Dématérialisation des actes, désintermédiation de la vente, recours général à la donnée client, visite 3D. L’immobilier traverse une révolution. Celle de la digitalisation de ses acteurs et de l’ensemble de ses processus. Une digitalisation qui fait dire à certains que les start-up sont l’avenir de l’immobilier et à d’autres que le métier d’agent immobilier est condamné.
Entre visions fantasmées de l’avenir et annonces de mauvais augures, il est pourtant possible d’affirmer que l’immobilier est bel et bien une terre d’innovation.
En moins d’une décennie, des pans entiers du secteur se sont transformés. Pensez à ce que des sites comme Seloger.com, les acteurs du co-working ou de la visite 3D ont apporté comme changements.
Mais rien de cela n’aurait pu exister sans la généralisation de la collecte et de l’exploitation des données. L’immobilier d’aujourd’hui, comme celui de demain, est « data centric » et, plus encore, « data driven ». Des données qui, à terme, vont permettre d’optimiser et de raccourcir considérablement nos cycles de vente.
L’effet BIM
Même s’il ne fait qu’émerger, de nombreux acteurs de la construction et de l’immobilier ont désormais recours au Building Information Modeling (BIM). Cette nouvelle méthodologie, appliquée dans un nombre croissant de pays, incite tous les acteurs d’un projet à collaborer autour d’une maquette digitale. Celle-ci doit permettre de collecter, partager et gérer l’information sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment.
Pour faire simple, le BIM autorise l’émergence d’une vision exhaustive, « up to date » et évolutive d’un bâtiment ou d’un projet. Prenons l’exemple d’un programme neuf en construction. Rien n’échappe au BIM et donc aux différentes parties prenantes : l’électricité, la climatisation ou la sécurité. L’information est disponible, exploitable et rend possible une exécution optimisée et moins coûteuse, lors de la construction comme ensuite pour l’entretien.
Disposer de tant d’informations, être en mesure de croiser et de faire vivre toutes les données à disposition, est, pour les professionnels de l’immobilier une réelle opportunité d’innover. En proposant des interfaces capables de répondre aux questions les plus techniques instantanément ; ou encore en offrant à tous les intervenants sur le projet immobilier un niveau d’information et des outils équivalents pour une commercialisation « sur-mesure » et en toute fluidité des biens proposés : choix des matériaux, positionnement des cloisons, des prises électriques, etc.
Sans faire de bruit, le BIM s’affirme comme l’un des meilleurs atouts pour une digitalisation réussie de l’immobilier.
Un immobilier « business » et « customer centric »
La donnée collectée et exploitée par les professionnels de l’immobilier est d’une richesse et d’une fiabilité remarquable car partagée tacitement sous la forme de données déclaratives (first party data) ou d’actions avérées et choisies.
Outre la personnalisation, l’agrégation de données issues, par exemple, du cumul de plusieurs programmes neufs, de plusieurs bureaux de vente, autorise une analyse beaucoup plus fine pour des prises de décision toujours plus pertinentes. L’exploitation de cette data permet d’améliorer les constructions ou les processus de commercialisation à venir, invite à choisir un prestataire en particulier, une finition plutôt qu’une autre.
De ces données émerge un immobilier véritablement « data driven »[iii], qui propose aux acheteurs des services toujours plus proches de leurs besoins : visite 3D, dématérialisation des formalités administratives, personnalisation de la recherche grâce à des algorithmes construits sur une donnée riche et exploitée par de l’intelligence artificielle (IA).
Un immobilier « data driven » au service des vendeurs et vecteur de cycles de vente raccourcis. Un enjeu majeur pour tous les acteurs de l’immobilier qui cherchent à sécuriser le financement, à réduire la durée des travaux et de la commercialisation. Avec la visite 3D toujours, le vendeur est en mesure de s’assurer que le bien correspond à la demande exprimée, que le client est motivé et dispose d’une information complète. Connecté au CRM, il a connaissance du statut de chaque bien, peut poser une option voire conclure une vente sans risquer de se faire « doubler » par l’un de ses confrères.
Et que dire des horizons qu’ouvre l’exploitation des données pour un marketing immobilier personnalisé et en temps réel. Fondé sur la data collectée, enrichi par l’IA et impulsé par les hommes, il impacte désormais nos cycles de vente en faisant coexister actions automatisées et humaines, au service d’une stratégie visant à proposer les bons formats et les bonnes offres, sur le bon canal, au bon client. En bref, un rêve en train de devenir réalité pour nombre de professionnels de l’immobilier.